jeudi 24 juillet 2008

French Beauty

Pardon pour ce billet de très mauvaise qualité, m'enfin que voulez-vous, j'avais rien d'autre à vous raconter.


Vous N'En Avez Certainement Rien A Foutre Mais, aujourd'hui je me suis encore réveillé à 12h30 du matin. Tout comme hier.
Comme disent les gens dans mon entourage : heureusement que j'ai un patron cool, parce-qu'il faut bien avouer que ces habitudes ne sont pas des plus compatibles avec un vrai travail. Ces habitudes, je crois qu'elles me viennent tout droit de l'époque où je servais avec bravoure dans les rangs de l'enseigne McRonald... Forcément, sortir du taf entre 1 et 2 heures du matin tous les soirs, avec une sorte de stress passif qui empêche toute forme de sommeil de se pointer avant les 4 ou 5 heures, ça aide pas bien. Petit à petit, l'horloge biologique s'en retrouve décalée, et voilà que le jour devient la nuit, et que la nuit devient le jour. Alors au début c'est plutôt cool parce-que c'est en ultra-osmose avec le mode de vie de l'étudiant qui veut que l'on sorte faire la fête tous les soirs. Donc on en profite et putain, qu'est-ce que c'est bon ! On s'éclate, sans conséquence, sans but autre que s'ennivrer chaque soir un peu plus. Toutes les drogues populaires y passent : shit, alcool, musique, femmes. Et quand on va se coucher à 7 heures du matin on se sent exister, au milieu d'un monde qui tourne en sens inverse. C'est l'heure à laquelle les gens normaux se lèvent pour aller gagner leur vie.
La notre, elle est tellement pleine de bons moments qu'elle est presque gagnée d'avance. Et pour entretenir ce quotidien d'extase, seules quelques heures par semaine à faire des BigMac suffisent. Avec des horaires étranges (12h > 14h30 — 18h > 00h30) mais qui passent comme une lettre à la poste puisqu'on est jeune et que de toute façon le soir, c'est le matin.

Sauf qu'un beau jour vient l'envie de grandir un peu. Pas trop hein, attention. On veut encore faire la fête mais on veut un vrai travail, un truc qui remplisse un peu mieux le porte-monnaie, et aussi en finir avec le service militaire à l'américaine. Assez de subir des ordres stupides et excessifs, de se retrouver en entretien face à un directeur qui vous explique comment remplir un cornet de frites... On veut pouvoir être un peu plus fier de ce que l'on fait. Et c'est là que ça fait mal.
Je ne pense pas être quelqu'un qui souffre de fatigue chronique ou de narcolepsie, mais j'ai pourtant une incapacité totale à me lever les matins, étant toujours comparable à un vieux réveil mal remonté. Il en résulte de nombreux retards ou absences au boulot, ce qui ne joue pas en ma faveur auprès du patron ou des collègues... Alors ça plus mes incertitudes expliquées dans le billet précédent, vous comprendrez que je m'inquiète un peu quant à ma survie en tant qu'employé normal.

Bref, peu après m'être levé-habillé-coiffé-parfumé, me voilà fin prêt à attaquer cette nouvelle journée qui commence à moitié terminée. Flemme de préparer à manger, ma cousine à amener à la gare : ça tombe bien, en rentrant je m'arrête au McDalle, ça me permettra de revoir les anciens collègues (chose que je fais régulièrement). En discutant avec Lucile, je me rends facilement compte que les choses changent : beaucoup des anciens sont partis ou se sont fait muter, et ça continue. Vraiment oui, le McDo de Mozac n'est plus ce qu'il était. La grande période est terminée, le bon vieux temps s'est envolé, maintenant ce n'est plus qu'un fast-food semblable à des milliers d'autres... A l'époque, c'était quand même quelque chose. Le seul McDo où les trois quarts des employés détestaient McDo. Le seul où le travail représentait environ un petit dixième de notre temps passé sur place, ce qui nous laissait tout le temps pour inventer mille et une stupidités à pratiquer. Enfin bref, je suis un nostalgique et cette période me manque. Pourtant, pour rien au monde je ne retournerai me faire exploiter par Big M, je suis juste face à un terrible constat : McDo c'était nul, mais c'était mieux.

Et de me rappeler American Beauty, où Kevin Spacey en Lester Burnhamm combat mes plus grandes craintes (ennui, quotidien, lassitude, classe moyenne, beaufitude, habitudes, normalité...) simplement en envoyant valser toute sa petite vie bien rangée pour mieux aller se faire embaucher... dans un fast-food. Oui, au milieu de jeunes de 18-20 ans, d'étudiants fêtards et immatures, d'un environnement de travail stupide et peu stimulant. Mais pourtant il y réside ce je-ne-sais-quoi de... "jeune". C'est rafraichissant parce-qu'on n'a aucune responsabilité, on se fout de tout : on accompli des gestes simples pour toucher notre salaire et le reste du temps est à nous, entièrement à nous.

Certes, Lester est en pleine crise de la quarantaine, il est un cliché ambulant et n'a peut-être pas bien réfléchi aux conséquences de son pétage de cable. Mais il a l'air heureux, parce-qu'il ne pense qu'à lui et à son plaisir immédiat. Pour reprendre et déformer une accroche de vendeur de voiture, je vais conclure sur une question :


Et si le vrai luxe, c'était l'insouciance ?


lundi 21 juillet 2008

Dis, qu'est-ce qu'on fera quand on sera grand ?

Oui bon je sais, ça fait une éternité que je n'ai rien écrit ici.
Les événements n'ont pourtant pas manqué dans ma vie lors de ces derniers mois passionnés, mais que voulez-vous : il arrive des instants où tout homme doit choisir entre l'extase et son public. Aussi je m'excuse auprès de mes fans et exprime mes plus sincères condoléances aux familles des suicidées.

Mais passons sur les tristeries, on est ici pour parler de Moi, vous n'aviez pas oublié ?
En guise de résumé des épisodes précédents, sachez que Moi n'a pas bien changé. Il a toujours autant la classe qu'avant (mais cela vous vous en doutiez), et surtout il cogite toujours autant sur des problèmes alakon.

"Dis, qu'est-ce qu'on fera quand on sera grand ?" est donc ma petite troublerie existentielle du moment. Le millésime 2008 de la question-qui-fait-chier. Oui parce-que ça fait quand même quelques mois que ça me pose une sérieuse colle, cette affaire.
Pour mise en bouche, vous pouvez déjà vous délecter de l'ironique formulation de la question, que dis-je de LA question. En effet, c'est maintenant, à 22 ans passés études terminées et un vrai emploi en poche, que l'on est en droit de se demander ce qui va bien pouvoir occuper les journées de notre vie d'adulte. Certes notre système scolaire implique que cette décision soit prise depuis des lustres, à cette époque précise où une grosse quinquagénaire à lunettes et mal habillée vous postillonnait dans votre petit crâne qu'il fallait choisir entre continuer à rêver pour rien (BEP) ou faire plaisir aux parents (Seconde scientifique). Cette indispensable fonctionnaire ayant elle-même franchi toutes les dures étapes de la vie pour se consacrer à la carrière glorieuse de conseillère d'orientation, elle en connaît un rayon. Et vous avez intérêt de l'écouter pour pas vous planter.
On notera au passage que faire choisir à un gosse de 16 ans ce qu'il veut faire de sa vie plus tard est une prouesse dont les rouages doivent être mieux gardés que la formule du Coca-Cola. Mais Les mystères de l'Éducation Nationale ne sont pas notre sujet d'études aujourd'hui, bien qu'il y ait matière à recherche.

C'est ainsi qu'après deux années consécutive en classe de 3e malgré un Brevet des Collèges réussi du premier coup, je réussi plus ou moins à me choisir une voie. Bon ensuite, c'est rebelotte à la fin du lycée pour se choisir une fac (choix qui revient plus ou moins à se choisir un hôtel dans une grande ville quand on a moins de vingt-cinq ans : pas cher, proche des pubs et des transports en commun, avec le plus de filles possibles, et un comité d'accueil (BDE) sympa et festif). Pour ceux qui comme moi ont choisi un truc moins lourd que le lycée général, cette étape n'existe pas. De toute façon cela importe peu puisque l'étudiant à la fac sera hypnotisé (les cours un lendemain de soirée étudiante ressemblant plus à Shaun of the Dead qu'au Cercle des poètes disparus) au point que quelle qu'en ait été l'issue du "choix" fait à l'issue du Collège, on se retrouve dans le même bateau.
Et ce bateau, c'est un peu le FanxBoat de l'emploi : tout le monde se dispute sa place à l'intérieur, bien qu'il soit trop petit pour accueillir l'ensemble des désireux simultanément. On est donc d'un seul coup, catapulté de notre siège au fond de la classe (sur lequel on pouvait dormir all day long sans conséquences) à la file d'attente de l'ANPE (où il est plutôt difficile de tenir en équilibre un lendemain de cuite). Bon, qu'on trouve un taf ou pas de toute façon le problème est là : il faut bosser. Il faut se lever tous les jours et faire tous les jours la même chose, supporter un patron et des tâches au sex-appeal franchement pas 2.0, tout ça pour pouvoir enfin voler de ses propres ailes et aspirer à une vie unique... et semblable à des dizaines de millions d'autres.

Bon là on marque une pause, puisque vous devez certainement pressentir le billet de fénéant qui se plaint parce-qu'il ne veut pas bosser. Pour ma défense : OUI, c'est exactement ça. Vous êtes en train de lire la complainte type du jeune-qui-veut-des-tunes-mais-sans-travailler. Et si ceci vous révolte ou vous désintéresse, alors vous pouvez toujours aller voir si les blogs de Reun0 ou de Neur0 sont aussi vides que le mien. Toujours est-il que ce caprice est Mon caprice, et qu'on ne se refuse pas un petit caprice des Dieux.

Reprenons : il faut donc bosser, oui. Si vous ne vous êtes pas trop mal débrouillé au cours de votre scolarité, vous devriez pouvoir trouver un emploi qui corresponde à un truc qui ne vous déplaît pas trop. Là encore, c'est ma chance. C'est que quand je veux, je suis débrouillard, hé. Dans ce cas le constat devrait être moins lourd, mais quoiqu'il en soit il pèse quand même sévère lorsqu'on le soupèse la première fois. A partir de ce jour, vous allez devoir vivre le restant de votre vie en faisant exactement la même chose qu'aujourd'hui, à quelques détails près. Et ce pour, sauf si vous êtes chanceux, vous offrir deux sorties par mois et deux semaines de vacances par an, entassé sur une plage du sud de la France en compagnie de milliers de touristes dans votre cas. Après tout, nos parents y arrivent alors pourquoi pas nous ?

Nous, on n'a pas encore perdu nos rêves de gosses. On croit encore qu'on va faire cosmonaute, pirate ou ninja, joueur de foot professionnel, dessinateur de BD ou chanteur dans un groupe de rock. Et que de toute façon on sera riche, qu'on aura plein de potes qu'on verra tout le temps, et qu'on fera la fête. Sauf que plus que face à n'importe quelle conseillère d'orientation du monde, c'est aujourd'hui, à cette période charnière entre la fin des études et le début de l'emploi, que l'on prend conscience que tout ça c'est comme le Père Noël. Non, je ne serai pas dessinateur ou aventurier. Non, je ne serai pas riche et célèbre. Et oui, il faudrait que j'arrête de faire la fête tous les soirs maintenant.
Mais je n'en ai aucune envie ! Je veux siroter des cocktails fluorescents sur une plage de sable blanc ! Je veux voyager autour du Monde et faire la fête dans chacune des capitales de cette vieille terre ! Mais au lieu de ça, il faut faire comme tout le monde, c'est à dire pas grand chose. L'avenir, tout aussi réussi professionnellement parlant soit-il, eh bien il est d'un ennui à mourir. Il fait pas envie, l'avenir. Être une grande personne ça suxx à mort, à moins d'être pété d'tunes. L'argent ne fait pas le bonheur, tonton Walt et ses copains nous l'ont très bien appris dans les dessins animés. Mais ce qu'on ne nous a jamais dit de façon explicite, c'est que l'argent il fait la différence. Par exemple, la différence entre le mec qui fait du stop et celui qui roule en Merco SLK. Ou la différence entre celui qui bosse 8 heures par jour pour nourrir ses gosses, et le gossderish qui se nourrit 8 heures par jour avec l'argent de son pôpa. Putain, le problème n'est pas la tune ! Non, je ne suis pas obsédé par l'argent et oui, je me fous d'être riche ! Le réel problème c'est que pour vivre une vie de rêve (= vie qu'on a voulue toute notre enfance — vous en connaissez beaucoup vous des gosses de huit ans qui rêvent d'avoir trois enfants et d'être comptable ?), il n'y ait qu'une seule solution et que celle-ci soit l'argent.
Condamné à de toute façon ne pas pouvoir vivre une vie d'enfant toute sa vie d'adulte, et ce uniquement parce-que nos parents n'ont jamais eu la bonne idée de devenir riches, on est maintenant bien obligés de bosser. Insatisfait comme je le suis, je passe le plus clair de mon temps à travailler à l'imagination d'un plan de secours plutôt qu'à l'acceptation de ma condition de citoyen de la classe moyenne. Et en attendant d'avoir trouvé l'idée miracle, tout ce que l'on peut faire c'est se dire qu'il est bien loin, le temps des parties de billes dans la cour de récré en s'imaginant un jour avoir des super pouvoirs.


Et vous, qu'est-ce que vous voulez faire quand vous serez grand ?




(à suivre...)

mercredi 9 avril 2008

braiSN'tour VS le vilain quotidien

Pour les gens en quêtes de nouvelles, le braiSN'tour à Paris s'est très bien passé. C'était awesome, j'ai même envie de dire FANX !
FANX, c'est le nouveau mot à la mode. Quoi, vous ne me croyez pas ? Pourtant il fait déjà le tour de Facebook et autres lieux branchés, et il a tout ravagé durant ces trois jours à la capitale. FANX, c'est "LE" mot. Bientôt, toute la jet-set n'aura que lui (et moi) à la bouche.

Bon je ne vais pas tout vous raconter en détail, ça serait long et pas forcément intéressant. Disons qu'à part la visite prolongée de la Région Parisienne en 309, et un incident fâcheux sur lequel on ne s'attardera pas, braiSN'tour #2 était complètement FANXY ! A l'image de braiSNtorming, le site organisant l'événement, ces quelques jours étaient marqués d'un éclectisme et d'une diversité enrichissants et appréciable au possible. En résumé-ultra-light, ça donnerait ça : rencontre d'une trentaine de personnes sur 72 heures, deux cuites au champagne dont une en gala-trop-hype-fanx-la-classe et une autre en open-bar, "visite" de Paris en bon touristes à pieds et en métro (de jour et by night en FanxMobile  —  notez que rien que dans l'appellation, le jour est commun et la nuit est hype), dîner à près de 25 dans un bon restaurant réservé pour l'occasion, énormément de délires, des discussions sérieuses et intéressantes aussi... Bref, ça a FANXÉ ve-gra.

Au retour, l'impression désagréable de rentrer de deux semaines de vacances et de reprendre le boulot un lundi matin trop gris... Ou pour en revenir aux épiques soirées organisées à la maison, la sensation du lendemain face à une maison dévastée et vide après le passage d'une trentaine de personnes faisant bruyamment la fête pendant deux jours et deux nuits... Solitude, ennui, quotidien. Ca fout un coup et puis, on se remet au bout de deux jours. Mais si on pouvait recommencer la seconde d'après, aucune hésitation !
Je crois que la lassitude du quotidien est finalement mon pire ennemi. Après la fête comme après l'amour. Peur de m'habituer, peur qu'aujourd'hui et demain riment avec hier, peur de pouvoir tout prévoir... J'aime les surprises, l'impulsivité, la passion, l'imprévu et le changement !

Sujet fraîchement évoqué avec ma 1re Dame, au cours d'une discussion qui m'a permis de mettre quelques mots supplémentaires sur ce trait de caractère que je connaissais déjà. La grande question finalement, ce n'est pas de savoir si l'amour dure toujours mais plutôt comment faire perdurer l'envie d'être amoureux ? Comment faire survivre la passion des juste-avant et des juste-après, bref comment faire d'une vie un éternel début ?
Certains deviennent infidèles, échangistes ou libertins ; d'autres ne partagent que les moments intimes, gardant les loisirs comme plaisirs personnels ; d'autres passent leur temps à voyager ou rencontrer un entourage nouveau ; d'autres encore testent toutes les positions du kamasutra dans tous les lieux les plus improbables avec tous les sextoyz imaginables ; d'autres se quittent et se réconcilient trois fois par mois ; et d'autres encore utilisent la jalousie avec habileté. Il y a mille et une méthodes de combattre le quotidien, mais je crois que toutes sont soit difficilement accessibles, soit dangereuses. Ce qui finalement, n'apporte qu'un peu plus de piquant au jeu...

Et le dernier mot du paragraphe précédent qui illustre à merveille ma vision des choses. En effet, je crois que tout ça doit rester un jeu. Même ce qui est sérieux. Si on ne s'amuse plus, alors on s'ennuie. L'important, c'est de s'amuser, que chaque difficulté devienne un jouet, et que chaque décision soit prise avec plaisir. Finalement, on en vient à citer de la merde, mais l'un des meilleurs conseils qui ait jamais été donné en ce monde est certainement celui-ci : "Have fun !"

jeudi 27 mars 2008

Drogué aux gens

Bien le bonsoir à mes lecteurs, s'il en reste.


Oui ces temps-ci j'aime autant l'autodérision que le narcissisme. Je me suis même inventé un nouveau pseudo, je suis Mastarcissique. Joli n'est-ce pas ? Enfin, en bon centre de l'Univers (et des environs) que je suis, je m'en vais de ce pas vous parler de Moi. Oui vous savez : vous en Mieux. Vous n'aviez pas oublié j'espère ?

L'une des choses qui fait que je suis si génial, et tellement Mieux que vous, c'est ma capacité à organiser des événements. Non seulement j'ai toujours aimé ça, mais force est de constater que je me montre plutôt habile à l'exercice, et ce depuis plusieurs années. L'échauffement commença en cette période post-adolescence avec les fameuses fêtes-pendant-que-les-parents-sont-pas-là, parmi lesquelles la très réussie Fête de la Soif 2004, qui vit se réunir 24 personnes ivres mortes dans ma maison ravagée. C'était génial d'être jeunes et cons. Puis avec le temps on devient légèrement moins jeune et encore plus con, alors ça se passe en boîte de la night, et le quota repart d'une demie-douzaine d'habitués pour finir au bout de quelques mois à atteindre de nouveau les 20 à 25 personnes d'horizons différents, réunies chaque week-end par vous-en-mieux c'est à dire Moi. Merci au B.Box Club, qui nous accueillait à l'époque trois fois par semaine.
En ces temps festifs, mes samedi étaient découpés en deux étapes. Le jour, ou l'étape de l'organisation, consistait à passer mon temps au téléphone en triple appel pour prévenir tout le monde et m'assurer qu'on ne débarquerait pas à moins de 15 dans le club le soir. J'appelais toujours autant de monde que possible, gérant les heures et points de rendez-vous, les trajets, les toi-tu-conduis-tu-bois-pas-t'emmènes-lui-lui-et-elle, les budgets, les apéro-six-grands-verres-bien-dosés-avant-d'y-aller, et bien sûr les réservation de tables et de bouteilles. La nuit était l'étape du réconfort après l'effort, la cerise sur le gâteau, le chocolat au bout du cornet... La fête, tout simplement. No limit entre 23 heures et 6 heures du matin, nombreux, saoûls et joyeux. Que demander de plus ?
Ma grande réussite fut aussi celle qui marqua la fin cette époque si particulière : ma soirée de départ, juste avant mon déménagement pour le Sud de la France. Vous vous doutez bien qu'il fallait fêter ça ; et c'est exactement ce qui fut entrepris. 30 personnes tout rond et rondes à la fin, réunies au B.Box Club pour ne pas changer. Entrée côté VIP, remise de 480 euros en liquide à la pauvre fille à la caisse, tout un coin de la boîte pour nous, 8 bouteilles dont deux offertes par le responsable de l'époque... Un vrai succès, et un départ plus que réussi.

Viennent ensuite les un-an-et-demi derniers, pauvres en événements organisés par mon illustre personne, mais riches en expériences diverses et variées, toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Puis janvier 2008, improvisation puis organisation d'un week-end à Lyon réunissant une douzaine de personnes ne s'étant jamais rencontrées, à l'occasion du braiSN'tour #1, événement qui pose la première pierre d'une avancée des activités de braiSNtorming. Suite à une idée émise début janvier, et au succès de l'événement, il est décidé que le braiSN'tour se ferait à plusieurs reprises au cours de l'année, chaque fois dans une ville différente. Et voilà qui nous amène à aujourd'hui, au week-end qui vient, et qui s'annonce déjà épique.


braiSN'tour #2 @PARIS :: 28 - 29 - 30 mars 2008  //www.braisn.org
braiSN'tour #2, c'est tout d'abord braiSNtorming : une communauté dédiée au partage d'expression libre, d'opinions, de créations, d'idées, d'événements, de vies... Une sorte de mix de vies et de personnalités, un bouillon de culture social, une scéance de brainstorming à l'échelle humaine et libre en tous points.
braiSN'tour #2, c'est la rencontre entre près de 30 personnes issues de braiSNtorming, dont la plupart ne se sont jamais vues physiquement jusqu'alors.
braiSN'tour #2, c'est Paris, capitale de notre France à nous, prise en otage pendant trois jours, forcée à faire la fête avec nous et à se réveiller lundi matin avec une inscription "i luv braiSN.org !" tatouée sur les fesses.
braiSN'tour #2, c'est mon coup de maître en organisation d'événement. Presque 30 personnes venant des quatre coins de la France et de la Belgique, un gala-de-promo-super-classe-champagne-costards-cravates-et-robes-de-soirées, une journée dans Paris entre potes à 25, un diner au restaurant avec autant de monde, une soirée open-bar-qui-va-nous-ruiner-la-tête, Paris by night by the braiSN, et j'en passe. Pour presque 30 personnes, j'ai récupéré les numéros de portables, prévu les lieux dates et heures d'arrivée, fixé des points de rendez-vous, trouvé des lieux d'hébergement, réservé des soirées et un restaurant, prévu et trouvé des transports, motivé à venir ceux dont on n'avait pas de nouvelles, planifié un retour passant par Lyon pour déposer du monde et se faire un autre repas par la même occasion...
Et le meilleur dans tout ça, c'est que j'adore faire ce genre de choses ! Ca prend du temps, de l'organisation, du forfait et du hors-forfait de téléphone, des heures sur MSN et sur Google, mais c'est génial. La satisfaction d'avoir réussi à organiser un tél événement, et de savoir qu'une trentaine de personne moi compris va pouvoir en profiter durant trois jours, c'est tout simplement énorme.
Bien sûr, merci à tous les gens qui seront présents puisqu'ils m'ont quand même bien aidé pour prévoir tout ça. Merci à ceux qui nous prêtent leurs appartements aussi, c'est un coup de pouce non négligeable. Je n'ai donc pas tout fait tout seul, mais j'avoue être vraiment content de moi sur ce coup-là. Nous verrons dès demain si tout ça aura porté ses fruits.


Alors vous savez déjà que j'aime le social, rencontrer des gens et discuter avec eux, ce genre de choses. Vous savez aussi que j'aime sortir et faire la fête. Vous savez maintenant que j'aime organiser des événements... Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi plus le temps passe, et plus je me dis que je suis drogué aux gens.



vendredi 21 mars 2008

Deux nuits

C'est amusant comme parfois les événements peuvent s'enchaîner en si peu de temps... Dans ces moments-là, on se croirait dans un film de destins croisés et on prend un malsain plaisir à observer la situation avec l'œil du spectateur dans une salle obscure. Les gens que l'on croise deviennent des personnages avec leur style, leur charisme, leur identité, leur background. On se demande quelle est leur histoire, qu'est-ce qui s'est passé pour eux durant l'heure précédente, qu'ont-ils fait avant d'en arriver ici, au même endroit que nous, au même instant, assistant aux mêmes événements ?


C'est une histoire toute banale finalement : un accident de voiture idiot avec aucun blessé mais de sérieux dégâts matériels. Quelque chose de commun dans un monde où de tels accidents se comptent en dizaine de milliers chaque année, et ce rien qu'en France. Mais quelque chose de suffisamment inédit dans le petit quotidien des concernés pour les arrêter et les occuper un peu.
Pour les personnes impliquées, la petite avenue devient à une heure du matin lieu de rencontres particulières... Alors que l'histoire se voudrait on ne peut plus simple, il faut composer avec les passants témoins ou non, les quelques conducteurs qui s'arrêtent pour tenter d'aider donner un conseil ou juste se distraire, la dame-d'en-face-qui-se-lève-pour-apporter-du-café... Je crois que cette dernière est le personnage qui m'a le plus marqué, tant elle fut gentille et désintéressée. A croire que les gens généreux existent encore même parmi les civilisés.
Bon, et puis tout ça ne serait rien sans la fameuse patrouille de flics en civil qui passe par là par hasard. De gentils cow-boys, qui n'ont pas hésité à user de leur sympathie pour passer les menottes à un black qui lui aussi, s'est retrouvé au même endroit au même moment. On passera les détails sur mon appréciation des méthodes de ces trois descendants modernes de Setenza, mais la petite mise en scène vallait quand même le coup d'œil.

Banal tout ça, oui on l'a déjà dit. Encore une fois, ce qui aura retenu mon attention c'est les acteurs et leur histoire. En une heure et demie ces personnes se seront croisées au même endroit, échangeant actions et discussions : une dizaine de passants, trois mauvais flics, le black qu'ils recherchaient et sa copine, deux CRS venus en renfort (oui parce-qu'à trois flics contre un black menotté ils étaient en sous-nombre), une dame tombée du lit avec un thermos de café dans les mains, deux dépanneurs, un papa inquiet et un couple frileux. L'intéressant dans tout ça, c'est l'enchaînement des événements, le fait que les trois flics arrivent et s'improvisent maîtres de la situation, que le mec que cherchaient nos justiciers passe à pied à trois mètres de tout ce petit monde comme par hasard, l'attitude de ces trois messieurs et la couleur du suspect : original, un black.


Bon, c'était intéressant mais c'est pas terrible à raconter.
Alors je me rattrape en évoquant rapidement le concert d'hier soir en guise de conclusion. Au menu, quatres groupes dont trois que je ne connaissais pas :
  • Kafka, intéressant et bonne ambiance, même si le guitariste perché à je ne sais quelle dope saturait un peu trop ses effets à mon goût... Par curiosité il faudrait écouter ce que ça donne en album.
  • UHT°, et là je mets le lien parce-que c'était bien. La bonne surprise de la soirée, ces inconnus au bataillon pour moi se sont révélés un excellent groupe de Trip-Hop / D&B, avec une bonne humeur et un dynamisme dont on redemande.
  • En troisième partie venait la tête d'affiche de la soirée, à savoir Ez3kiel. Et là, je dois dire que j'ai vraiment adoré. Je m'attendais à quelque chose de fort et je n'ai pas été déçu. Une présence sur scène incroyable, un son extrêmement riche et travaillé, porté sur scène par un dynamisme et une ambiance géniaux, et soutenu par des visuels magnifiques et animés en rythme sur écran géant... Bref du tout bon. Et détail mémorable aussi, le jeu du ballon géant lancé dans le public, qui produisait des sons chaque fois qu'il rebondissait... Vraiment bien, à revoir à l'occasion.
  • En dernier encore des inconnus à mon bataillon : Minimal Orchestra. C'était le "mouais bof" de la soirée à mon goût. Le rythme était là, mais le style se cherche encore et en souffre un peu en sonnant parfois un peu trop fouillis... J'ai beaucoup moins accroché.
Voilà pour le mini-résumé, puisque je ne suis pas encore critique musical à ce que je sache. Je vous recommande juste Ez3kiel et UHT° si vous avez l'occasion d'aller les voir en concert, je pense que vous ne le regretterez pas.
Oh et pardon pour cet article qui est trop mauvais dans l'ensemble. On fera mieux la prochaine fois.

jeudi 20 mars 2008

Merde-je-suis-casé-et-c'est-génial

Raconter sa vie sur un blog, ce n'est franchement pas si difficile. Là où l'activité se fait défi, c'est lorsqu'il est question de rendre la-dite vie intéressante. Romancer, nuancer, imager, mettre en scène, tenir en haleine, rebondir et réinventer ne sont pas à la portée de tout le monde. Moins encore quand il s'agit de le faire bien.


Alors certes (notez la vilaine faute de langage dans l'utilisation de ces deux mots conjointement, et tout ça juste pour appuyer un propos peu éloquent), mon illustre personne n'a plus rédigé d'article en ces lieux depuis une relative petite éternité. Et certes again, cet abandon a du emplir de tristesse et de désespoir bon nombre de fans, dont une proportion non négligeable du sexe féminin. Pardon aux suicidées, bisou aux autres.
Il faut tout de même bien avouer une chose : il est plus plaisant de raconter son petit quotidien lorsque celui-ci est fait d'imprévus, de rencontres et de nouveautés. En somme, le blog d'un célibataire me semble meilleur parti que celui d'un quidam bien rangé. Sauf si ce dernier a fait le choix d'un sujet bien particulier, après tout même les hommes mariés peuvent s'y connaître en cuisson de flageolets. Revenons-en à nos moutons (en ragoût, avec les flageolets) : pour raconter sa petite "everyday life" sur un blog, mieux vaut être célibataire. C'est plus enrichissant pour le lecteur, et plus flatteur pour le blogueur (non-je-n'écrirai-pas-écrivain).

Tout ça pour dire, non que je me cherche une excuse pour mon absence prolongée, mais bel et bien qu'une heureuse élue m'a mis le grappin dessus, comme on dit. Oui moi qui il y a à peine plus de deux semaines, clamait encore haut et fort les avantages de l'indépendance et l'ivresse de la liberté sexuelle, 'ben j'ai trouvé une fille qui m'plait.
Et puisque le lecteur de blog est comme un fan de séries télé qui aime suivre le fil, nous l'appellerons ici Loulou. Ah ben oui, l'article précédent parlait d'elle. Ah ben oui, c'est peut-être un peu à cause de la situation que je n'écrivais plus grand chose ici. Ah ben oui, j'ai bien foutu la merde au sein du petit cercle d'amis habituel. Ah ben non, vous n'aurez pas les détails petits curieux, de toute façon les choses se sont arrangées. Ah ben non, je ne regrette pas, ça en valait vraiment la peine. Ah ben oui, je tiens vraiment à Loulou et si je lui avais déjà dit je pourrais presque écrire ici que je suis amoureux. Ah ben oui, merde je suis casé et c'est génial.


PS : pour les gens en attente de croustillant, demain je vous raconterai la nuit dernière, ça parle d'accident de voitures, de flics, de menottes, de black, de slam, de café et de parents qui ne dorment pas.

mardi 4 mars 2008

Riri, Fifi... et Loulou

Bonjour à tous mes fans en délire, veuillez accepter mes plus sincères excuses pour cette éternité sans lecture. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir des tas de choses à dire — eh oui, Mon Monde a tourné même sans vous fidèles admirateurs — encore faut-il pouvoir les dire. Un blog c'est bien pour raconter sa vie, mais ça l'est moins quand les personnes concernées par la-dite vie lisent le blog en question. Qu'à cela ne tienne, j'ai donc choisi de vous raconter une histoire. Ca sera celle de Riri, de Fifi, et de Loulou.

Mes excuses à Donald Duck toutefois, nous allons ici devoir procéder à l'ablation des parties génitales de l'un de ses trois neveux. Pour raisons scénaristiques, Loulou sera une fille. Mais l'important n'est pas là, puisque l'histoire commence avec les deux autres, les garçons.

"Riri et Fifi sont les deux meilleurs amis du monde depuis que la terre est ronde."
Vous comprendrez que, par mégalomanie, j'use d'un style romancé à outrance... Bien sûr que vous comprenez. On reprend donc : Riri et Fifi sont superpotes. Seulement depuis quelques temps, les choses sont pas faciles pour Riri... Il est amoureux de Loulou et le sait, mais il se sent jeune et en bonne santé. Si le lecteur ne voit pas quel est le problème dans la phrase précédente, qu'il relise Socialement Incorrect
Riri est amoureux donc, mais il est jeune et beau et se sent amoureux de toutes les jolies filles du monde. Et Fifi le comprend bien, parce-que lui aussi se sent jeune et beau. Et puis Fifi, il a ses théories sur tout ça. Fifi, il passe son temps à dire que l'amour c'est pour plus tard, et que de toute façon ça dure jamais, et que c'est pas le moment de se prendre la tête. Fifi, il a lu L'amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder. Et d'autres choses aussi. Donc Fifi, il comprend bien pourquoi Riri tient énormément à Loulou sans réussir à rester avec elle... Et il sait qu'à sa place il serait certainement dans le même cas. Donc Riri et Fifi s'amusent sans trop se soucier des conséquences de leurs actes sur le reste du monde entre minuit et six heures du matin, et ça leur réussit plutôt bien.

De son côté Loulou, elle veut bien comprendre que Riri soit jeune et beau, mais elle aimerait bien être conviée à la fête... Et surtout avec une carte fidélité-VIP-membre d'honneur-1er rang.

Fifi lui, il connaissait pas vraiment Loulou, ou alors juste quand il était sous l'emprise de diverses boissons alcoolisées aux couleurs fluos. Et puis plus ou moins par hasard (ce qui veut dire qu'il a oublié la raison, la faute aux diverses boissons alcoolisées aux couleurs fluos), il commence à échanger avec elle quelques messages instantanés via Windows Live Messenger et quelques textos via Short Message Service (note : vous voyez, on commence à recouper un peu mieux les thèmes sur ce blog, encore quelques temps et vous serez vraiment persuadés de me connaître, naïfs que vous êtes). Ils s'entendent plutôt très bien, et plutôt très rapidement. Ils expérimentent même, se parlant parfois de façon inhabituelle et relativement osée. Enfin rien de méchant, ça les amuse.

Loulou elle se dit que Fifi il est génial, qu'elle le connaissait très peu avant et qu'elle s'entend vraiment bien avec lui, et si elle devait le juger elle dirait qu'il a quelques avantages non négligeables. Mais elle ne le juge pas, donc elle ne dit pas. Fifi il se dit qu'il est surpris de se sentir si proche d'elle si rapidement, mais ça n'est pas pour lui déplaire. Il pense aussi que Loulou peut devenir une très bonne amie, mais pas plus parce-qu'il tient à Riri plus qu'à elle. Et pourtant Riri n'a pas le charme de Loulou, donc c'est vous dire s'il tient à Riri. Et puis les jours passent, et comme ça fait un petit moment qu'ils s'échangent des messages ils ont envie de se voir, parce-que quoiqu'en disent les amateurs de Warhammers et autres jeux pour geeks, c'est toujours mieux en vrai. Donc ils passent une soirée ensemble, sans arrière-pensée, sans rien à se reprocher. Et pourtant ils se posent des tas de questions tout le temps, parce-qu'ils savent que tout ça ne plaît pas trop à Riri... Au final, quand Riri apprend qu'ils sont allés voir un très bon film sans lui, il se dit que tout ça lui fait du mal et qu'il tient vraiment à Loulou. Alors Loulou est encore plus paumée, et Fifi dans tout ça il espère juste une chose : continuer à pouvoir faire la fête comme toujours avec Riri.

La plupart des gens diraient "tout ça est compliqué", mais Fifi il a toujours dit "c'est toujours compliqué", dans le sens où il suffit la plupart du temps de simplifier un peu le problème et notre raisonnement pour y voir plus clair. Loulou croit que Fifi réfléchit beaucoup, mais Fifi il sait que souvent il faut juste réfléchir un peu moins.

La vérité, c'est que les choses que Riri redoutent ont traversé l'esprit de Fifi, mais qu'il ne les a pas envisagées. Parce-que si elles devaient se produire, c'est qu'il y aurait une bonne raison, une de celles auxquelles on ne peut vraiment pas renoncer. Et quoiqu'il arrive, Fifi il aimerait bien pouvoir arrêter de penser à tout ça, mais c'est pas lui qui va pouvoir décider.