vendredi 21 mars 2008

Deux nuits

C'est amusant comme parfois les événements peuvent s'enchaîner en si peu de temps... Dans ces moments-là, on se croirait dans un film de destins croisés et on prend un malsain plaisir à observer la situation avec l'œil du spectateur dans une salle obscure. Les gens que l'on croise deviennent des personnages avec leur style, leur charisme, leur identité, leur background. On se demande quelle est leur histoire, qu'est-ce qui s'est passé pour eux durant l'heure précédente, qu'ont-ils fait avant d'en arriver ici, au même endroit que nous, au même instant, assistant aux mêmes événements ?


C'est une histoire toute banale finalement : un accident de voiture idiot avec aucun blessé mais de sérieux dégâts matériels. Quelque chose de commun dans un monde où de tels accidents se comptent en dizaine de milliers chaque année, et ce rien qu'en France. Mais quelque chose de suffisamment inédit dans le petit quotidien des concernés pour les arrêter et les occuper un peu.
Pour les personnes impliquées, la petite avenue devient à une heure du matin lieu de rencontres particulières... Alors que l'histoire se voudrait on ne peut plus simple, il faut composer avec les passants témoins ou non, les quelques conducteurs qui s'arrêtent pour tenter d'aider donner un conseil ou juste se distraire, la dame-d'en-face-qui-se-lève-pour-apporter-du-café... Je crois que cette dernière est le personnage qui m'a le plus marqué, tant elle fut gentille et désintéressée. A croire que les gens généreux existent encore même parmi les civilisés.
Bon, et puis tout ça ne serait rien sans la fameuse patrouille de flics en civil qui passe par là par hasard. De gentils cow-boys, qui n'ont pas hésité à user de leur sympathie pour passer les menottes à un black qui lui aussi, s'est retrouvé au même endroit au même moment. On passera les détails sur mon appréciation des méthodes de ces trois descendants modernes de Setenza, mais la petite mise en scène vallait quand même le coup d'œil.

Banal tout ça, oui on l'a déjà dit. Encore une fois, ce qui aura retenu mon attention c'est les acteurs et leur histoire. En une heure et demie ces personnes se seront croisées au même endroit, échangeant actions et discussions : une dizaine de passants, trois mauvais flics, le black qu'ils recherchaient et sa copine, deux CRS venus en renfort (oui parce-qu'à trois flics contre un black menotté ils étaient en sous-nombre), une dame tombée du lit avec un thermos de café dans les mains, deux dépanneurs, un papa inquiet et un couple frileux. L'intéressant dans tout ça, c'est l'enchaînement des événements, le fait que les trois flics arrivent et s'improvisent maîtres de la situation, que le mec que cherchaient nos justiciers passe à pied à trois mètres de tout ce petit monde comme par hasard, l'attitude de ces trois messieurs et la couleur du suspect : original, un black.


Bon, c'était intéressant mais c'est pas terrible à raconter.
Alors je me rattrape en évoquant rapidement le concert d'hier soir en guise de conclusion. Au menu, quatres groupes dont trois que je ne connaissais pas :
  • Kafka, intéressant et bonne ambiance, même si le guitariste perché à je ne sais quelle dope saturait un peu trop ses effets à mon goût... Par curiosité il faudrait écouter ce que ça donne en album.
  • UHT°, et là je mets le lien parce-que c'était bien. La bonne surprise de la soirée, ces inconnus au bataillon pour moi se sont révélés un excellent groupe de Trip-Hop / D&B, avec une bonne humeur et un dynamisme dont on redemande.
  • En troisième partie venait la tête d'affiche de la soirée, à savoir Ez3kiel. Et là, je dois dire que j'ai vraiment adoré. Je m'attendais à quelque chose de fort et je n'ai pas été déçu. Une présence sur scène incroyable, un son extrêmement riche et travaillé, porté sur scène par un dynamisme et une ambiance géniaux, et soutenu par des visuels magnifiques et animés en rythme sur écran géant... Bref du tout bon. Et détail mémorable aussi, le jeu du ballon géant lancé dans le public, qui produisait des sons chaque fois qu'il rebondissait... Vraiment bien, à revoir à l'occasion.
  • En dernier encore des inconnus à mon bataillon : Minimal Orchestra. C'était le "mouais bof" de la soirée à mon goût. Le rythme était là, mais le style se cherche encore et en souffre un peu en sonnant parfois un peu trop fouillis... J'ai beaucoup moins accroché.
Voilà pour le mini-résumé, puisque je ne suis pas encore critique musical à ce que je sache. Je vous recommande juste Ez3kiel et UHT° si vous avez l'occasion d'aller les voir en concert, je pense que vous ne le regretterez pas.
Oh et pardon pour cet article qui est trop mauvais dans l'ensemble. On fera mieux la prochaine fois.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Loulou, elle sais pas conduire et a cassé sa voiture (nan nan, po la seat!) mais Fifi l'a enmenné à un concert chouette, elle ne connaissait pas ce genre de musique, et elle aime bien, meme si elle n'y connait pas grand chose...
Mais ce que Loulou préfere, c'est le slam version Masta...
Donc voilà, l'écriture, c'est un moyen d'expression, c'est aussi mon moyen de te dire: "Continu!!!!"
(Euhh, meme si ce texte est peut etre moins "toi" que les autres).